Courcy-aux-Loges
Comme son nom peut le laisser deviner, Courcy-aux-Loges s’est développé sur un sol boisé, en l’occurrence au cœur d’une ou de plusieurs vastes clairières de la forêt d’Orléans.
Ce territoire est drainé par la Varenne, un petit cours d’eau qui rejoint l’œuf, côté rive droite, et en est le premier affluent. Divisée en « gardes » (celle de Courcy représentait 1/9e de l’ensemble), la forêt représente un peu plus de la moitié de la surface de la commune.
Il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’elle ait joué un rôle majeur, surtout sous l’Ancien Régime, dans le développement de ce village dont l’altitude est comprise entre 117m au nord et 125m au sud.
La D.921, qui relie Pithiviers à Jargeau, passe à l’est du bourg, en lisière de bois. Le tracé d’un autre axe fort ancien, qui favorisait les communications entre Chambon et Chilleurs, est repérable légèrement plus au nord de l’actuelle D.109. Connu sous le nom de « chemin de Barbary », il croise, au cœur de l’agglomération, le sentier qui permettait aux Pithivériens de venir s’approvisionner en bois dans la forêt orléanaise. Les terres, toutes conquises sur les sous-bois et les taillis, sont humides et se prêtent mal aux cultures céréalières. C’est pourquoi ce sont plutôt des prairies et des vergers qui ont modelé le paysage rural. Plus récemment, la création d’un lotissement aux Menains, le long de la D.921, a permis de fixer une population qui travaille dans les villes limitrophes tandis que l’aménagement d’un étang, à proximité de la mairie, offre une aire de pique-nique attractive à la fois pour les promeneurs et les pêcheurs.
Que Courcy soit un nom formé sur le latin Curtus, un sobriquet donné à un homme de petite taille, ou un mot celte signifiant petit bois, n’a, à vrai dire, que peu d’importance puisque, dans ce cas comme dans l’autre, la fondation du village peut être attribuée à une époque antérieure au Ve siècle. Quelques prospections archéologiques ont permis de révéler les traces d’une occupation humaine ancienne sur ce site. Des haches néolithiques ont été retrouvées entre Beauregard et La Motte. La mise au jour de trésors monétaires atteste bien que le village était occupé au IIIe siècle de notre ère. Le chemin de Barbary pourrait être, lui, une simple appellation fondée sur le souvenir des intrusions des hordes de « Barbares » qui déferlèrent sur la Gaule du IIIe au Ve siècle.
Quelques siècles plus tard, en 1174, la paroisse, dépendant de la cathédrale d’Orléans, fut attribuée au prieuré de Pont-aux-Moines. Dans le même temps, il existait un monastère à Doulchamp, en pleine forêt. En 1307, Philippe le Bel céda la châtellenie de Courcy à Adam Le Bouteiller de Senlis. Des alliances successives unirent le sort du village à celui de ses voisins, Denainvilliers et Escrennes, au sein de la baronnie de Laas.
L’histoire de Courcy connait ensuite peu d’événements notables en dehors de quelques affrontements entre les armées catholiques et les troupes de Condé, au XVIe siècle. Les fiefs de Courcy sont rachetés, comme ceux de toute la région, aux XVIIe et XVIIIe siècles, par des membres du Parlement de Paris, soucieux de se faire anoblir et désireux de trouver des domaines pas trop éloignés de Paris ou de Versailles. Aucun d’entre eux n’eut les moyens d’entretenir le château construit sur un plan carré au XVe ou XVIe siècle, près de l’église.
Il disparut avant la Révolution. Les douves ont cependant subsisté à proximité d’une ferme qui occupe désormais les lieux.
Si la toponymie permet de retrouver des éléments précis relatifs à la géographie et à l’histoire du parcellaire, elle ne peut guère nous aider dans le cas présent pour en savoir plus sur les origines de Courcy. Les noms de lieux dérivant d’un nom propre, généralement susceptibles de fournir quelques renseignements sur la période de fondation d’un domaine, sont ici quasiment absents. A l’exception de « Gaubertin », les alentours n’ont pas gardé le souvenir de l’installation de colons d’origine germanique. Sans doute est-ce à la pauvreté des terres qu’il faut attribuer cet état de fait, les envahisseurs leur préférant la riche plaine de Beauce. Une autre mention fait référence à un anthroponyme, l’étang « Claquet », du nom de son propriétaire, mais il a peu de chances d’être très ancien. Deux toponymes évoquent la période médiévale.
Le premier, « La Motte », désigne l’un de ces fortins construits autour du Xe siècle pour surveiller la lisière nord de la forêt. Le second, la « Croix Blanche », signale la présence d’une maison des Chevaliers de Malte. Toutes les autres appellations recensées décrivent le sol et sa végétation : les « Gastils » (une friche), le « Pain Perdu » (une terre particulièrement pauvre), le « Brossillon » (un espace boisé), « l’Arbre Sec », la « Noue » (un marécage), « Doulchamp » (un champ labourable), l’ »Ormoy » (une plantation d’ormes).
« Beauregard » est un endroit agréable.
Citons encore, pêle-mêle, la « Tuilerie » et le « Moulin », liés à des activités humaines connues, ainsi que « Vievy », un dérivé du latin Vetus Vicus signifiant vieux village et désignant probablement l’emplacement initial du bourg.